Pollution de l’air : les solutions ?

Quelles sont les solutions pour s’en protéger ?

Selon l’OMS, la pollution de l’air est le principal risque environnemental pour la santé humaine dans le monde. Chaque année, l’exposition à la pollution intérieure et extérieure conduit aux décès prématurés de plus de 7 millions de personnes dans le monde. Ce sont les pays à plus faible revenu qui en pâtissent le plus (reportage sur la pollution de l’air en Inde). En France métropolitaine, même si la tendance est à l’amélioration depuis 20 ans, on enregistre 48 000 décès prématurés à cause de la pollution atmosphérique chaque année, soit 9 % de la mortalité globale. Selon le gouvernement, la pollution de l’air est d’ailleurs le premier sujet de préoccupation environnementale des Français. Les effets sur la santé et l’environnement sont délétères et les valeurs limites ne sont pas respectées à certains endroits et certains moments. Où en est-on vraiment de la pollution de l’air, quel est l’effet réel sur la santé et comment limiter son impact ? Parce que l’écoresponsabilité (lien vers “C’est quoi être éco-responsable ? Petit guide à l’usage de tous”) passe aussi par des changements d’habitude de la part de chacun !

Les mécanismes de la pollution de l’air

Les causes de la pollution de l’air sont de deux natures principalement :
  • Les phénomènes naturels : éruptions volcaniques, incendies de forêts…
  • Les activités humaines : industrie, transports, agriculture, chauffage résidentiel…
Les émissions de polluants prennent la forme de gaz ou de particules et sont transportés par le vent et la pluie, parfois à des milliers de kilomètres de la zone d’émission. Les polluants atmosphériques peuvent se présenter sous leur forme :
  • Primaire : monoxyde de carbone, monoxyde d’azote, dioxyde de soufre, particules, poussières, métaux lourds
  • Ou secondaire, c’est-à-dire qu’ils sont transformés par réaction chimique à cause de la chaleur, de l’humidité ou de la lumière ce qui donne lieu à de nouveaux polluants) : ozone, dioxyde d’azote, particules. C’est ce qu’on appelle parfois « l’effet cocktail ».
Il existe également des interactions entre polluants de l’air et pollens. Certains polluants peuvent accroître la réaction allergique en altérant les muqueuses respiratoires, d’autres peuvent fragmenter les grains de pollens, leur permettant de pénétrer plus profondément dans le système respiratoire.

La qualité de l’air est mesurée en temps réel, les différents polluants sont analysés, ainsi que leurs variations dans le temps et l’espace. On parle d’épisode de pollution lorsqu’une quantité trop élevée d’un ou plusieurs polluants est détectée dans l’air à cause des conditions météorologiques (peu ou pas de vent, chaleur, ensoleillement), d’un apport massif de la pollution sous l’effet du vent ou d’une augmentation saisonnière liée aux activités humaines (chauffage domestique, activités agricoles…).

Deux seuils existent :

  • Le seuil d’information : les niveaux de pollution dépassent les 50 microgrammes par mètre cube d’air. Le gouvernement donne alors des recommandations pour les personnes sensibles
  • Le seuil d’alerte : les niveaux dépassent les 80 microgrammes par mètre cube d’air. Les autorités mettent alors en place des mesures d’urgence comme la limitation de la vitesse ou la circulation alternée aux endroits concernés

Quels sont les effets de la pollution de l’air ?

Les effets sur la santé

Chaque année, 48 000 décès sont imputés à la pollution de l’air en France (source : INVS, ONISR, Santé publique France). Pour vous donner une idée, c’est moins que le tabac (73 000 décès par an) mais plus que l’alcool (41 000 décès annuels) et bien plus que les accidents de la route (3 300). Cela représente un coût annuel de 100 milliards d’euros, notamment liés aux frais de santé.

Quelles sont les conséquences d’une exposition à la pollution de l’air ?

On distingue deux types d’exposition à la pollution de l’air :

  • L’exposition à court terme, c’est-à-dire de quelques heures à quelques jours : vous pouvez alors ressentir une irritation oculaire ou des voies respiratoires, avoir des crises d’asthme, une exacerbation des troubles cardio-vasculaires et respiratoires pouvant conduire à une hospitalisation (voire au décès selon les pathologies existantes). Même une courte exposition n’est pas bénigne.
  • L’exposition chronique, sur plusieurs années : le risque est de développer ou d’aggraver certaines maladies comme des cancers, des pathologies cardiovasculaires et respiratoires, des troubles neurologiques, des troubles du développement…

La pollution de l’air détraque le corps humain

La pollution atmosphérique a des conséquences néfastes sur l’ensemble du corps humain :

  • Inflammation systémique et stress oxydatif, c’est-à-dire une activation anormale du système immunitaire : augmentation de la protéine C réactive dans le sang, médiateurs pro-inflammatoires, leucocytes et plaquettes
  • Poumons : inflammation, stress oxydatif (agression des constituants de la cellule), aggravation de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), augmentation des symptômes respiratoires, dégradation de la fonction pulmonaire, lien avéré avec l’exacerbation de l’asthme chez l’enfant. Habiter à proximité de grands axes de circulation serait responsable d’environ 15 à 30 % des nouveaux cas d’asthme de l’enfant (étude portant sur 10 villes européennes et étude menée sur l’agglomération parisienne)
  • Cerveau : augmentation de l’ischémie cérébrale (interruption temporaire de l’apport sanguin au cerveau), troubles cognitifs, maladies neurodégénératives
  • Cœur : altération de la fonction cardiaque, stress oxydatif, augmentation des troubles du rythme, troubles de la repolarisation du tissu cardiaque, augmentation de l’ischémie myocardique
  • Troubles de la reproduction et du développement de l’enfant : infertilité, fausse couche, naissance avant terme, faible poids à la naissance, trouble de la croissance
  • Sang : troubles rhéologiques, augmentation de la coagulabilité, diffusion des particules à travers la paroi capillaire, thrombose périphérique, diminution de la saturation en oxygène
  • Système vasculaire : athérosclérose, accélération de l’évolution des plaques d’athérome (cellules sanguines et mauvais cholestérol) et instabilité des plaques, dégradation endothéliale, vasoconstriction et hypertension.

L’exposition à court terme lors d’un épisode de pollution ou à long terme (chronique) a des conséquences graves sur la santé en particulier chez les personnes vulnérables ou sensibles : femmes enceintes, nourrissons et jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes atteintes de pathologies cardiaques mais aussi diabétiques, immunodéprimés, personnes souffrant de troubles respiratoires, cardiaques ou infectieux.

Quels sont les polluants les plus néfastes pour la santé humaine ?

La documentation scientifique est particulièrement riche sur les particules fines. Les effets sur la santé et leur toxicité sont les plus documentés. Ce sont à ce jour les polluants les plus inquiétants pour la santé à cause de leur composition dans un premier temps. Les particules fines sont constituées d’une multitude de composants chimiques : ozone, dioxyde d’azote, composés organiques volatils, hydrocarbures aromatiques polycycliques, métaux (arsenic, chrome, cadmium)… Dans un second temps, la taille des particules fines (diamètre inférieur à 10 micromètres et 2,5 micromètres) leur permet de pénétrer profondément dans l’organisme par les voies respiratoires. Elles passent alors dans le sang pour aller se loger dans différents organes du corps. Les études scientifiques portent aujourd’hui sur l’étude de particules encore plus fines : les particules ultrafines ou nanoparticules pouvant avoir un diamètre aérodynamique inférieur à 0,1 micromètres.

Le chauffage au bois présente-t-il des risques pour la santé ?

Contrairement à la croyance commune, le chauffage au bois n’est pas toujours la solution la moins polluante. D’après un rapport publié en 2015 par l’OMS, le chauffage résidentiel au bois ou au charbon est une source significative de pollution de l’air aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur des bâtiments. La seule exception est en cas d’utilisation d’appareils de chauffage performants en matière de réduction des émissions polluantes (le label Flamme Verte en France). La combustion de bois pour le chauffage contribue de façon non négligeable aux émissions globales de particules fines dans l’air extérieur : 49 % en 2013 en France mais les émissions ont été plus que divisées par deux entre 1990 et 2013. Les polluants présents dans ces émissions sont le monoxyde de carbone, les oxydes d’azote, les composés organiques volatils (benzène, formaldéhyde, acroléine), les hydrocarbures aromatiques polycycliques, des éléments métalliques (mercure, arsenic, plomb), les dioxines ou encore les furanes. Voilà pourquoi les incendies de forêts contribuent également à la pollution atmosphérique.

Les effets de la pollution de l’air sur l’environnement

Quelles sont les conséquences directes de la pollution atmosphérique sur l’environnement ?

La pollution atmosphérique est observable sur notre environnement direct. En ville, les matériaux de façades sont détériorés par une trop grande pollution liée au trafic routier. Les salissures et les actions corrosives sont dues à ces émissions de polluants. Une baisse de rendement de 5 à 20 % des cultures est observée lorsque l’ozone est présent en forte quantité, impactant alors notre production de denrées alimentaires. Ce n’est pas parce que la pollution se trouve dans l’atmosphère que les sols et l’eau sont épargnés. La contamination des sols et de l’eau s’effectue par les pluies transportant les polluants parfois sur des milliers de kilomètres. Il en résulte une acidification des sols perturbant l’équilibre des végétaux et menaçant tout notre écosystème. Existe-t-il un lien entre pollution atmosphérique et réchauffement climatique ? La pollution de l’air contribue au changement climatique d’une part en augmentant l’effet de serre : l’ozone et les particules fines notamment. D’autre part, le changement climatique a un effet sur les concentrations atmosphériques de certains polluants. Les températures élevées favorisent la production d’ozone et les feux de forêts formant ainsi un cercle vicieux dont il est difficile de sortir.

Réduction de la pollution atmosphérique = amélioration de la santé ?

La question qu’on peut se poser, c’est le lien concret entre la réduction de la pollution atmosphérique et l’amélioration de la santé générale des êtres humains. Une fois qu’on a été exposé à la pollution aux particules fines, n’est-ce pas trop tard pour agir ? La baisse des niveaux de polluants dans l’atmosphère permet-elle vraiment de faire baisser le nombre de décès prématurés ? Il existe des cas concrets qui montrent l’amélioration de la santé publique lorsque des actions ont été menées pour diminuer la pollution de l’air. Aux États-Unis, la diminution des concentrations en particules fines de 10 microgrammes par mètre cube d’air entre le début des années 1980 et des années 2000 a contribué à l’amélioration de l’espérance de vie (+ 7 mois) et à une amélioration significative de la santé respiratoire des enfants. En Irlande, l’interdiction de la vente de charbons bitumineux à Dublin en 1990 a induit une diminution des concentrations de particules et une baisse de 6 % de la mortalité totale dans les six années suivantes. Plus proche de nous, le confinement en avril 2020 a permis de faire diminuer les niveaux de dioxyde d’azote de 40 % et ceux de particules fines de 10 % grâce à la baisse du trafic routier. Selon les chercheurs, cette diminution de la pollution atmosphérique a permis d’éviter 11 000 décès en Europe (sur 400 000 liés à la pollution de l’air chaque année en Europe selon l’agence européenne de l’environnement) dont 1230 en France (source : Centre for Research on Energy and Clean Air). Améliorer la qualité de l’air a donc des effets concrets sur l’amélioration de la santé. Cela vaut la peine de s’y intéresser et de mettre en place des actions, même à votre échelle, pour réduire durablement la pollution de l’air.

Comment réduire la pollution atmosphérique ?

L’ANSP évalue les décès et hospitalisations pour causes cardiaques attribuables à la pollution par les particules fines (inférieures à 10 microgrammes). Entre 2007 et 2010, entre 1 % et 15 % des décès et hospitalisations dus à la pollution sont associés aux pics de pollution (plus de 80 microgrammes par mètre cube d’air). Ce qui signifie que 85 à 99 % des décès et hospitalisations restants sont imputables aux niveaux ne dépassant pas le seuil d’alerte.

C’est pourquoi il est important de faire baisser la pollution de l’air au quotidien et pas seulement lorsque les niveaux d’alerte sont franchis.

Heureusement, chacun peut jouer un rôle dans l’amélioration de la qualité de l’air (lien vers article Comment chacun de nous peut contribuer à Lutter contre la pollution ?) en changeant quelque peu ses habitudes.

A la maison

Chacun peut limiter sa propre pollution atmosphérique en commençant par chez soi. Le chauffage domestique pèse lourd dans la pollution de l’air. Le premier geste consiste à baisser la température de son logement (19° sont suffisants).

Si vous êtes propriétaire, veillez à bien isoler thermiquement votre maison ou votre appartement (fenêtres double vitrage, combles, murs…). Il existe des aides de l’État pour améliorer votre isolation. Non seulement vous polluerez moins mais en plus vous gagnerez en confort.

Optez pour un appareil de chauffage performant sur le plan énergétique et la réduction des polluants atmosphériques : poêle à bois labellisé Flamme Verte, chaudière à condensation…

Faites fonctionner le lave-linge, le lave-vaisselle et/ou le sèche-linge la nuit et ne laissez pas vos appareils électriques en veille. Ces mesures sont particulièrement utiles en cas de pic de consommation électrique. Certains jours, notamment en hiver à cause du froid, la consommation électrique est plus importante, pouvant entraîner des coupures dans certaines régions et augmentant surtout la pollution de l’air.

Votre fournisseur d’électricité vous avertit peut-être des jours de forte consommation électrique (c’est le cas de Mint Energie qui envoie un SMS et un mail pour vous prévenir).

En déplacement

Privilégiez dans cet ordre et dès que possible : la marche ou le vélo, puis les transports en commun.

Même lors d’épisodes de pollution dans les villes, les bénéfices de l’utilisation du vélo pour la santé sont largement supérieurs aux risques induits (source : ministère du Développement Durable). Le vélo est considéré comme une activité physique modérée (à condition de rouler à une allure tranquille). Essayez simplement d’éviter les grands axes routiers et les heures de pointe. Bien sûr, si vous faites partie de la population vulnérable ou sensible, il est conseillé d’éviter toute activité physique en cas de seuil d’alerte.

Lorsque vous devez prendre la voiture, pratiquez le covoiturage dès que possible et adoptez l’éco-conduite. Votre conduite doit être souple et votre vitesse réduite, évitez d’utiliser la climatisation. Dans le même temps, pensez à entretenir votre véhicule et à vérifier la pression des pneus une fois par mois.

Si vos finances vous le permettent, achetez un véhicule à faible émission possédant le certificat qualité de l’air du ministère de la Transition Ecologique et Solidaire. Vous pouvez même bénéficier d’un bonus à l’achat, profitez-en !

Valorisation des déchets verts

Il est interdit de brûler des déchets verts à l’air libre dans votre jardin. Pourtant de nombreux foyers le font encore. Au-delà des risques d’incendie, c’est surtout la pollution atmosphérique liée qui est problématique.

Les déchets verts peuvent être valorisés. Vous pouvez faire du compost, du paillage pour protéger vos plantes au jardin, de la tonte mulching, c’est-à-dire de l’herbe broyée sur place lorsque vous tondez la pelouse. Pour les déchets verts encombrants, pensez à la collecte sélective et rendez-vous en déchèterie.

Comment se protéger des polluants de l’air ?

Vous l’avez compris, la pollution de l’air est dangereuse pour la santé même lorsqu’il n’y a pas de pics de pollution déclarés dans votre ville.

Tenez-vous informé de la qualité de l’air dans votre ville.

Pour vous protéger, le premier réflexe à adopter est donc de vous renseigner. Sur le site atmo-france.org, vous obtiendrez toutes les informations en temps réel issues de la surveillance de la qualité de l’air (et les éventuels épisodes de pollution).

Vous pourrez voir dans votre ville le niveau de pollution selon un indice de la qualité de l’air allant du turquoise (bon) au violet (extrêmement mauvais) et les principaux polluants détectés (NO2 : dioxyde d’azote, O3 : ozone, SO2 : dioxyde de soufre).

Seul bémol : les niveaux de particules fines PM10 et PM2,5 ne sont pas intégrés dans le calcul car la moyenne journalière est disponible au mieux à partir de 18h.

Au quotidien

Pensez à aérer quotidiennement votre logement en ouvrant les fenêtres pendant une quinzaine de minutes. L’aération permet de réduire le niveau de pollution intérieure, pouvant être parfois supérieur à la pollution extérieure. En cause : les sources de pollution diverses comme les matériaux, la peinture, les produits d’entretien, les cosmétiques, les appareils de combustion, les bougies, le tabac… Mais aussi le transfert d’une partie de la pollution extérieure.

Si vous habitez près d’un axe routier, privilégiez l’aération en dehors des heures de haute fréquentation et ouvrez les fenêtres du côté opposé à la route. Même lors des épisodes de pollution, il est recommandé de conserver cette habitude aux périodes de la journée les moins polluées.

Si vous faites partie des personnes vulnérables ou sensibles et que vous vivez dans un environnement urbain et fréquemment pollué, vous avez aussi la possibilité de porter un masque de protection (lien vers Quel intérêt de porter un masque anti-pollution quand on est piéton ?) afin de vous prémunir contre les risques pour votre santé.

En cas d’épisode de pollution

Évitez les activités sportives intenses en extérieur (et même en intérieur pour les personnes vulnérables ou sensibles). Les activités sportives intenses se caractérisent par un accroissement du débit ventilatoire et entraînent un essoufflement (marche rapide, VTT, jogging, jeux collectifs, natation, mais aussi jardinage énergique ou déménagement).

En cas de gêne respiratoire ou cardiaque inhabituelle, et si des symptômes sont ressentis (toux, mal de gorge, fatigue inhabituelle, nez bouché, essoufflements, sifflements, palpitations) consultez votre médecin ou pharmacien. Si vous suivez un traitement, demandez conseil à votre médecin pour savoir s’il doit être adapté.

Évitez de sortir pendant les heures de pointe (début et fin de journée), surtout aux abords des grands axes routiers. Si vous devez le faire, mieux vaut utiliser des masques protecteurs contre la pollution (lien vers À quoi servent les masques anti-pollution, comment les choisir ?). Bon à savoir : les masques chirurgicaux utilisés pour lutter contre le coronavirus sont inutiles contre les particules fines.

Si vous prenez votre véhicule, sachez que la pollution de l’air agit aussi à l’intérieur pour le conducteur et les passagers. Le mieux est d’éviter de prendre la voiture. Sinon, aérez l’habitacle pour éviter à la pollution de stagner à l’intérieur.

La pollution de l’air, tout le monde peut lutter contre en adoptant les bons gestes. Vous améliorerez considérablement votre environnement et limiterez les risques sur votre santé !

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