Quelles sont les solutions pour s’en protéger ?
Les mécanismes de la pollution de l’air
- Les phénomènes naturels : éruptions volcaniques, incendies de forêts…
- Les activités humaines : industrie, transports, agriculture, chauffage résidentiel…
- Primaire : monoxyde de carbone, monoxyde d’azote, dioxyde de soufre, particules, poussières, métaux lourds
- Ou secondaire, c’est-à-dire qu’ils sont transformés par réaction chimique à cause de la chaleur, de l’humidité ou de la lumière ce qui donne lieu à de nouveaux polluants) : ozone, dioxyde d’azote, particules. C’est ce qu’on appelle parfois « l’effet cocktail ».
La qualité de l’air est mesurée en temps réel, les différents polluants sont analysés, ainsi que leurs variations dans le temps et l’espace. On parle d’épisode de pollution lorsqu’une quantité trop élevée d’un ou plusieurs polluants est détectée dans l’air à cause des conditions météorologiques (peu ou pas de vent, chaleur, ensoleillement), d’un apport massif de la pollution sous l’effet du vent ou d’une augmentation saisonnière liée aux activités humaines (chauffage domestique, activités agricoles…).
Deux seuils existent :
- Le seuil d’information : les niveaux de pollution dépassent les 50 microgrammes par mètre cube d’air. Le gouvernement donne alors des recommandations pour les personnes sensibles
- Le seuil d’alerte : les niveaux dépassent les 80 microgrammes par mètre cube d’air. Les autorités mettent alors en place des mesures d’urgence comme la limitation de la vitesse ou la circulation alternée aux endroits concernés
Quels sont les effets de la pollution de l’air ?
Chaque année, 48 000 décès sont imputés à la pollution de l’air en France (source : INVS, ONISR, Santé publique France). Pour vous donner une idée, c’est moins que le tabac (73 000 décès par an) mais plus que l’alcool (41 000 décès annuels) et bien plus que les accidents de la route (3 300). Cela représente un coût annuel de 100 milliards d’euros, notamment liés aux frais de santé.
On distingue deux types d’exposition à la pollution de l’air :
- L’exposition à court terme, c’est-à-dire de quelques heures à quelques jours : vous pouvez alors ressentir une irritation oculaire ou des voies respiratoires, avoir des crises d’asthme, une exacerbation des troubles cardio-vasculaires et respiratoires pouvant conduire à une hospitalisation (voire au décès selon les pathologies existantes). Même une courte exposition n’est pas bénigne.
- L’exposition chronique, sur plusieurs années : le risque est de développer ou d’aggraver certaines maladies comme des cancers, des pathologies cardiovasculaires et respiratoires, des troubles neurologiques, des troubles du développement…
La pollution de l’air détraque le corps humain
La pollution atmosphérique a des conséquences néfastes sur l’ensemble du corps humain :
- Inflammation systémique et stress oxydatif, c’est-à-dire une activation anormale du système immunitaire : augmentation de la protéine C réactive dans le sang, médiateurs pro-inflammatoires, leucocytes et plaquettes
- Poumons : inflammation, stress oxydatif (agression des constituants de la cellule), aggravation de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), augmentation des symptômes respiratoires, dégradation de la fonction pulmonaire, lien avéré avec l’exacerbation de l’asthme chez l’enfant. Habiter à proximité de grands axes de circulation serait responsable d’environ 15 à 30 % des nouveaux cas d’asthme de l’enfant (étude portant sur 10 villes européennes et étude menée sur l’agglomération parisienne)
- Cerveau : augmentation de l’ischémie cérébrale (interruption temporaire de l’apport sanguin au cerveau), troubles cognitifs, maladies neurodégénératives
- Cœur : altération de la fonction cardiaque, stress oxydatif, augmentation des troubles du rythme, troubles de la repolarisation du tissu cardiaque, augmentation de l’ischémie myocardique
- Troubles de la reproduction et du développement de l’enfant : infertilité, fausse couche, naissance avant terme, faible poids à la naissance, trouble de la croissance
- Sang : troubles rhéologiques, augmentation de la coagulabilité, diffusion des particules à travers la paroi capillaire, thrombose périphérique, diminution de la saturation en oxygène
- Système vasculaire : athérosclérose, accélération de l’évolution des plaques d’athérome (cellules sanguines et mauvais cholestérol) et instabilité des plaques, dégradation endothéliale, vasoconstriction et hypertension.
L’exposition à court terme lors d’un épisode de pollution ou à long terme (chronique) a des conséquences graves sur la santé en particulier chez les personnes vulnérables ou sensibles : femmes enceintes, nourrissons et jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes atteintes de pathologies cardiaques mais aussi diabétiques, immunodéprimés, personnes souffrant de troubles respiratoires, cardiaques ou infectieux.
Quels sont les polluants les plus néfastes pour la santé humaine ?
Le chauffage au bois présente-t-il des risques pour la santé ?
Les effets de la pollution de l’air sur l’environnement
Quelles sont les conséquences directes de la pollution atmosphérique sur l’environnement ?
Réduction de la pollution atmosphérique = amélioration de la santé ?
Comment réduire la pollution atmosphérique ?
L’ANSP évalue les décès et hospitalisations pour causes cardiaques attribuables à la pollution par les particules fines (inférieures à 10 microgrammes). Entre 2007 et 2010, entre 1 % et 15 % des décès et hospitalisations dus à la pollution sont associés aux pics de pollution (plus de 80 microgrammes par mètre cube d’air). Ce qui signifie que 85 à 99 % des décès et hospitalisations restants sont imputables aux niveaux ne dépassant pas le seuil d’alerte.
C’est pourquoi il est important de faire baisser la pollution de l’air au quotidien et pas seulement lorsque les niveaux d’alerte sont franchis.
Heureusement, chacun peut jouer un rôle dans l’amélioration de la qualité de l’air (lien vers article Comment chacun de nous peut contribuer à Lutter contre la pollution ?) en changeant quelque peu ses habitudes.
Chacun peut limiter sa propre pollution atmosphérique en commençant par chez soi. Le chauffage domestique pèse lourd dans la pollution de l’air. Le premier geste consiste à baisser la température de son logement (19° sont suffisants).
Si vous êtes propriétaire, veillez à bien isoler thermiquement votre maison ou votre appartement (fenêtres double vitrage, combles, murs…). Il existe des aides de l’État pour améliorer votre isolation. Non seulement vous polluerez moins mais en plus vous gagnerez en confort.
Optez pour un appareil de chauffage performant sur le plan énergétique et la réduction des polluants atmosphériques : poêle à bois labellisé Flamme Verte, chaudière à condensation…
Faites fonctionner le lave-linge, le lave-vaisselle et/ou le sèche-linge la nuit et ne laissez pas vos appareils électriques en veille. Ces mesures sont particulièrement utiles en cas de pic de consommation électrique. Certains jours, notamment en hiver à cause du froid, la consommation électrique est plus importante, pouvant entraîner des coupures dans certaines régions et augmentant surtout la pollution de l’air.
Votre fournisseur d’électricité vous avertit peut-être des jours de forte consommation électrique (c’est le cas de Mint Energie qui envoie un SMS et un mail pour vous prévenir).
Privilégiez dans cet ordre et dès que possible : la marche ou le vélo, puis les transports en commun.
Même lors d’épisodes de pollution dans les villes, les bénéfices de l’utilisation du vélo pour la santé sont largement supérieurs aux risques induits (source : ministère du Développement Durable). Le vélo est considéré comme une activité physique modérée (à condition de rouler à une allure tranquille). Essayez simplement d’éviter les grands axes routiers et les heures de pointe. Bien sûr, si vous faites partie de la population vulnérable ou sensible, il est conseillé d’éviter toute activité physique en cas de seuil d’alerte.
Lorsque vous devez prendre la voiture, pratiquez le covoiturage dès que possible et adoptez l’éco-conduite. Votre conduite doit être souple et votre vitesse réduite, évitez d’utiliser la climatisation. Dans le même temps, pensez à entretenir votre véhicule et à vérifier la pression des pneus une fois par mois.
Si vos finances vous le permettent, achetez un véhicule à faible émission possédant le certificat qualité de l’air du ministère de la Transition Ecologique et Solidaire. Vous pouvez même bénéficier d’un bonus à l’achat, profitez-en !
Il est interdit de brûler des déchets verts à l’air libre dans votre jardin. Pourtant de nombreux foyers le font encore. Au-delà des risques d’incendie, c’est surtout la pollution atmosphérique liée qui est problématique.
Les déchets verts peuvent être valorisés. Vous pouvez faire du compost, du paillage pour protéger vos plantes au jardin, de la tonte mulching, c’est-à-dire de l’herbe broyée sur place lorsque vous tondez la pelouse. Pour les déchets verts encombrants, pensez à la collecte sélective et rendez-vous en déchèterie.
Vous l’avez compris, la pollution de l’air est dangereuse pour la santé même lorsqu’il n’y a pas de pics de pollution déclarés dans votre ville.
Pour vous protéger, le premier réflexe à adopter est donc de vous renseigner. Sur le site atmo-france.org, vous obtiendrez toutes les informations en temps réel issues de la surveillance de la qualité de l’air (et les éventuels épisodes de pollution).
Vous pourrez voir dans votre ville le niveau de pollution selon un indice de la qualité de l’air allant du turquoise (bon) au violet (extrêmement mauvais) et les principaux polluants détectés (NO2 : dioxyde d’azote, O3 : ozone, SO2 : dioxyde de soufre).
Seul bémol : les niveaux de particules fines PM10 et PM2,5 ne sont pas intégrés dans le calcul car la moyenne journalière est disponible au mieux à partir de 18h.
Pensez à aérer quotidiennement votre logement en ouvrant les fenêtres pendant une quinzaine de minutes. L’aération permet de réduire le niveau de pollution intérieure, pouvant être parfois supérieur à la pollution extérieure. En cause : les sources de pollution diverses comme les matériaux, la peinture, les produits d’entretien, les cosmétiques, les appareils de combustion, les bougies, le tabac… Mais aussi le transfert d’une partie de la pollution extérieure.
Si vous habitez près d’un axe routier, privilégiez l’aération en dehors des heures de haute fréquentation et ouvrez les fenêtres du côté opposé à la route. Même lors des épisodes de pollution, il est recommandé de conserver cette habitude aux périodes de la journée les moins polluées.
Si vous faites partie des personnes vulnérables ou sensibles et que vous vivez dans un environnement urbain et fréquemment pollué, vous avez aussi la possibilité de porter un masque de protection (lien vers Quel intérêt de porter un masque anti-pollution quand on est piéton ?) afin de vous prémunir contre les risques pour votre santé.
Évitez les activités sportives intenses en extérieur (et même en intérieur pour les personnes vulnérables ou sensibles). Les activités sportives intenses se caractérisent par un accroissement du débit ventilatoire et entraînent un essoufflement (marche rapide, VTT, jogging, jeux collectifs, natation, mais aussi jardinage énergique ou déménagement).
En cas de gêne respiratoire ou cardiaque inhabituelle, et si des symptômes sont ressentis (toux, mal de gorge, fatigue inhabituelle, nez bouché, essoufflements, sifflements, palpitations) consultez votre médecin ou pharmacien. Si vous suivez un traitement, demandez conseil à votre médecin pour savoir s’il doit être adapté.
Évitez de sortir pendant les heures de pointe (début et fin de journée), surtout aux abords des grands axes routiers. Si vous devez le faire, mieux vaut utiliser des masques protecteurs contre la pollution (lien vers À quoi servent les masques anti-pollution, comment les choisir ?). Bon à savoir : les masques chirurgicaux utilisés pour lutter contre le coronavirus sont inutiles contre les particules fines.
Si vous prenez votre véhicule, sachez que la pollution de l’air agit aussi à l’intérieur pour le conducteur et les passagers. Le mieux est d’éviter de prendre la voiture. Sinon, aérez l’habitacle pour éviter à la pollution de stagner à l’intérieur.
La pollution de l’air, tout le monde peut lutter contre en adoptant les bons gestes. Vous améliorerez considérablement votre environnement et limiterez les risques sur votre santé !