C’est quoi être éco-responsable ? Petit guide à l’usage de tous

C’est quoi être éco-responsable ?

Petit guide à l’usage de tous

Une personne ou une entité éco-responsable s’efforce de respecter la nature et l’environnement au maximum. Ne pensez pas qu’il faut faire un retour en arrière et aller vivre isolé de la civilisation et de la société pour être écoresponsable. Vous pouvez changer quelques habitudes pour limiter votre empreinte carbone. Et vous n’êtes pas seul dans cette démarche !

Écoresponsabilité : les différents acteurs concernés

En tant que citoyen, vous faites partie des acteurs influents sur l’environnement et le développement durable mais vous n’êtes pas le seul. L’écoresponsabilité concerne de nombreux acteurs de la société, de l’État aux entreprises, en passant par les associations et les producteurs.

Les acteurs publics de l’écoresponsabilité

L’État français

L’intervention de l’État est indispensable pour tenter de préserver l’environnement. Les mesures que prend le gouvernement peuvent avoir un impact direct positif ou négatif sur la biodiversité et l’environnement. L’État peut prendre des mesures contraignantes pour protéger l’environnement comme l’obligation d’établir un rapport social et environnemental pour les entreprises cotées en Bourses (bilan carbone et bilan social obligatoire pour les entreprises de plus de 300 salariés). Il a aussi mis en place des normes d’émissions de gaz polluants et une sanction financière en cas de non-respect de ces normes, mais aussi :
  • Des normes de procédés pour réduire la pollution atmosphérique (filtre à particule obligatoire sur les voitures diesel par exemple)
  • Des normes de produits avec le taux maximum de certains composants,
  • L’interdiction de certains produits (interdiction des couverts jetables depuis le 1er janvier 2021).
Outre les mesures contraignantes, le gouvernement peut également mettre en place des mesures incitatives afin d’encourager au changement en vue d’une consommation plus écoresponsable. C’est le cas de l’incitation fiscale avec le bonus/malus pour l’achat d’un véhicule, le crédit d’impôt pour la rénovation d’un logement et/ou pour l’utilisation d’énergies renouvelables.

L’école

Le premier centre de tri a vu le jour uniquement en 1992 et les enfants nés dans les années 1990 ont eux-mêmes incité leurs parents à se mettre au tri. Les nouvelles générations sont les adultes de demain, c’est pourquoi il est important de transmettre les gestes écoresponsables aux enfants dès le plus jeune âge. Si le foyer familial joue un rôle important dans ces considérations, l’école est également un acteur primordial pour la transmission de valeurs écologiques. Chaque action éco-responsable réalisée permet de montrer l’exemple et de forger les pensées de demain.
Impossible par exemple de ne pas instaurer le tri sélectif dans les établissements scolaires dès la primaire. Mais les acteurs scolaires ont aussi le rôle de sensibiliser les enfants au gaspillage alimentaire à la cantine, à la préservation de l’eau ou encore à la consommation de produits locaux et de saison. Depuis le 1er novembre 2019, les établissements scolaires de la maternelle au lycée doivent également proposer au moins un repas végétarien par semaine (à base de protéines végétales pouvant également comporter des œufs ou des produits laitiers). Un autre pas vers l’écoresponsabilité et la sensibilisation de chacun !

Les acteurs privés de l’écoresponsabilité

Les producteurs de fruits, légumes et céréales mais aussi les éleveurs sont également des acteurs de l’écoresponsabilité. Ils peuvent choisir d’adopter des gestes plus écoresponsables pour leur production ou leur élevage :

  • En faisant le choix de l’agriculture biologique : pas d’utilisation de produits chimiques de synthèse, pas d’OGM, limitation de l’emploi d’intrants.
  • En optant pour l’agriculture raisonnée: c’est moins contraignant que le label AB (et non payant). L’agriculture raisonnée s’applique aux productions agricoles prenant en compte la protection de l’environnement, de la santé et le bien-être animal. Le principe de base est d’optimiser le résultat économique tout en maîtrisant les quantités d’intrants utilisés.

Bien sûr, pour que les agriculteurs jouent le jeu, l’État doit les soutenir. Les agriculteurs se convertissant au bio bénéficient ainsi d’un crédit d’impôt et d’autres dispositifs comme l’aide à la conversion et l’aide au maintien d’un montant variable selon la nature de la culture.

Les entreprises

L’entreprise est un acteur écologique qui pèse lourd dans la balance écoresponsable. Or la priorité des entreprises est d’abord de créer de la richesse et de l’emploi (pour 55 % des dirigeants d’entreprise interrogés par Opinion Way en 2018), bien avant de se soucier de l’environnement (3 % seulement des dirigeants).

Pourtant, les organisations privées sont souvent montrées du doigt pour leur contribution à la pollution atmosphérique entre autres et leur non-respect de l’environnement. Même si la loi PACTE de 2019 a mis en avant l’urgence de renforcer la RSE, la finance durable et l’économie sociale et solidaire, la législation reste en-deçà des enjeux environnementaux liés.

Une entreprise a pourtant de nombreux moyens de préserver l’environnement :

  • Vérifier la bonne isolation de ses locaux
  • Diffuser les éco-gestes au travail : éteindre les lumières et les appareils en veille, réduire le gaspillage alimentaire au restaurant collectif et à la pause-café, faire le tri, limiter les impressions et les envois d’emails…
  • Mettre en place un compost pour les déchets organiques
  • Proposer le télétravail quelques jours par semaine pour ses salariés
  • Prendre en charge une partie de l’abonnement transports en commun de ses collaborateurs, inciter à l’utilisation du vélo en donnant des avantages financiers, favoriser le covoiturage et l’autopartage
  • Ne pas financer d’industries polluantes…

Certaines entreprises sont davantage montrées du doigt que d’autres. C’est le cas en général des banques, connues pour financer des industries polluantes mais aussi des grandes surfaces et de l’industrie textile. Pourtant, les unes comme les autres peuvent évoluer pour limiter leur impact environnemental en choisissant les industries à financer, en limitant le gaspillage alimentaire (don aux associations défiscalisé), en s’adaptant aux demandes des consommateurs (vrac par exemple) en investissant dans des réfrigérateurs fermés pour limiter la consommation d’énergie…

Une entreprise éco-responsable est possible. Encore faut-il que les plus grandes organisations s’engagent vraiment pour la planète et ne surfent pas sur la tendance du développement durable en faisant du greenwashing…

Certaines entreprises sont fondamentalement écoresponsables comme les start-up proposant de nouveaux concepts menstruels (cups, culottes de règle, serviettes de règle) ou celles ayant une offre de cosmétiques solides, de brosses à dents à tête interchangeable ou encore de produits en vrac avec réutilisation des emballages (Le Drive Tout Nu près de Toulouse par exemple). Dans un autre registre, le festival We Love Green a été créé par une agence de communication afin de rendre le divertissement plus écologique et de donner de la visibilité aux associations engagées sur les problématiques environnementales.

Les associations

Les associations ont l’avantage d’être à but non lucratif. Elles peuvent ainsi inciter de nombreux citoyens et même des entreprises à évoluer dans leurs pratiques. Elles participent à l’éveil des consciences sur l’écologie et le développement durable.

La fondation Surfrider par exemple organise chaque année des événements pour ramasser les déchets sur les plages mais aussi des expositions et des projections dans le but de sensibiliser chacun à la bonne gestion des déchets afin qu’ils ne finissent pas dans les océans.

Les citoyens

Vous avez aussi un rôle à jouer à votre échelle pour limiter votre empreinte écologique. Les petits gestes et les changements d’habitudes ont un impact au quotidien pour protéger l’environnement (Comment chacun de nous peut contribuer à Lutter contre la pollution ?) et surtout pour inciter les grandes entreprises et l’État à se soucier davantage du problème afin de prendre les décisions adéquates.

Pour vous faciliter la tâche, des entreprises ont développé des outils comme Yuka qui permet de scanner les aliments que vous souhaitez acheter afin de constater son nutriscore ou INCI Beauty, sur le même principe mais pour évaluer la composition des produits cosmétiques.

Bien sûr, l’objectif premier de ces applications est de consommer des produits sains pour votre santé. Cependant, les cosmétiques et les aliments sains pour votre santé sont par extension meilleurs pour l’environnement (moins de composants polluants, moins de substances chimiques ou de perturbateurs endocriniens). Voyons plutôt dans la partie suivante comment être réellement écoresponsable au quotidien, en changeant quelques habitudes.

Être éco-responsable au quotidien

Vous l’avez compris, chacun a un rôle à jouer dans l’écoresponsabilité. Vous ne pouvez pas vous en remettre uniquement aux entreprises et à l’État pour prendre les bonnes décisions afin de préserver l’environnement. Votre action, aussi minime semble-t-elle, a un impact direct : d’abord parce que vous n’êtes pas seul dans cette démarche, ensuite parce que vous participez au changement de paradigme des entreprises pour répondre aux besoins des nouveaux consommateurs.

L’isolation et le chauffage

Si vous êtes propriétaire, tout commence par l’isolation pour éviter toute déperdition énergétique et une surconsommation (combles, murs, fenêtres). Vous protègerez l’environnement et votre porte-monnaie dans le même temps ! Souvenez-vous que vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt pour la réfection de votre logement et l’utilisation d’énergies renouvelables (panneaux solaires, géothermie…). Choisissez un moyen de chauffage respectueux de l’environnement et baissez la température dans votre logement. Selon EDF, chaque degré supplémentaire au-delà de 20° fait augmenter votre facture d’énergie de 7 %. La température recommandée dans les pièces à vivre est de 19° et de 16° dans les chambres.

Les appareils électriques

L’industrie textile est la deuxième plus polluante après le pétrole (Nous avons écrit un article entièrement dédié à ce sujet). L’envie de changer régulièrement de vêtements, l’achat de produits de piètre qualité et la non valorisation des déchets textiles y sont pour beaucoup. Ici, même principe que pour les appareils électroniques : moins d’achat (de vêtements de qualité et d’occasion) et plus d’entretien. Lavez vos vêtements moins souvent (les jeans peuvent être portés une bonne dizaine de fois avant d’être mis en machine) et à seulement 30 ou 40°. Protégez-les contre les tâches et l’eau pour les conserver plus longtemps. Dites adieu au sèche-linge qui abîme les textiles et consomme beaucoup d’énergie.

L’eau

Buvez l’eau du robinet ! L’eau en France est de très grande qualité, c’est l’un des aliments les plus contrôlés. Nul besoin d’acheter des bouteilles d’eau en plastique qui viendront encombrer votre poubelle de tri et produire encore des déchets (même s’ils sont recyclés). Pour économiser l’eau, posez des régulateurs de débit sur vos robinets et la paume de douche. Traditionnellement, le débit d’un robinet est d’environ 10 litres d’eau par minute et celui d’une douche d’environ 12 litres par minute. Les régulateurs de débit permettent d’économiser jusqu’à 60 % d’eau sans perte de confort. Vous pouvez aussi acheter des éco-plaquettes à installer dans votre réservoir de chasse d’eau pour économiser 3 à 4 litres par chasse (soit 40 à 50 % d’économie).

Le tri et le compost

Triez vos déchets et faites du compost. Si vous êtes en appartement, renseignez-vous auprès de votre commune pour savoir si des composteurs collectifs existent. Si c’est le cas, il vous suffira de récupérer un bioseau auprès de votre commune ou d’une association et d’amener vos déchets organiques dans le composteur collectif une fois qu’il est plein. Si vous êtes en maison, vous pouvez installer un composteur, à une vingtaine de mètres de votre habitation pour éviter les odeurs. N’hésitez pas à suivre une petite formation pour bien vous en occuper et obtenir un bel engrais naturel que vous pourrez utiliser pour votre jardin. Faire du compost vous permettra de réduire d’environ 30 % vos déchets ménagers.

Les autres gestes à adopter à la maison

Vous buvez du café ? Vous pouvez remplacer votre machine à expresso par une cafetière à piston (pas d’énergie consommée) ou une machine à café en grains (à acheter en vrac auprès d’un artisan). Et si vous ne souhaitez pas changer de cafetière, vous pouvez aussi investir dans des capsules en inox réutilisables. Il suffit de remplir la capsule de café moulu et de la récupérer après chaque tasse pour la réutiliser à l’infini ! En tout, les capsules de café jetables représentent 2 000 tonnes de déchets par an et elles sont très peu recyclées… Autre éco geste à adopter : rapportez vos médicaments en pharmacie afin qu’ils soient détruits sans risque pour l’environnement. Ne les jetez surtout pas dans les toilettes. Ils rejoindraient les rivières et seraient « consommés » par les poissons (hormones, antibiotiques…).

Des déplacements respectueux de l’environnement

Hors de la maison, vous avez aussi un rôle à jouer pour préserver l’environnement. Le transport représente la plus grande part de notre empreinte carbone moyenne, avec 2,9 tonnes de CO2 émis par personne chaque année (selon l’ADEME). Pour vous déplacer, mieux vaut choisir un mode de transport doux, sans moteur. La marche à pied ou le vélo sont les alternatives les plus écologiques. Si vous avez le choix entre les transports en commun et votre voiture, préférez le bus, le métro ou le tramway. C’est le deuxième choix le plus respectueux de l’environnement. Et si vous devez prendre votre voiture, essayez de covoiturer au maximum et de grouper vos déplacements afin d’éviter de prendre votre véhicule plusieurs fois dans la journée. Entretenez votre voiture régulièrement en vérifiant la pression des pneus une fois par mois (un sous-gonflage ou un surgonflage augmente votre consommation de carburant), en faisant la vidange tous les 10 000 kilomètres, en changeant le filtre à huile à chaque vidange et en faisant vérifier votre véhicule chez le garagiste une fois par an. Lorsque vous partez en vacances, privilégiez les transports en commun comme le bus ou le train (14g de CO2 par kilomètre et passager) plutôt que l’avion (285 g de CO2 par kilomètre et passager). Choisissez une destination plus proche pour limiter votre impact écologique !

Les activités

Être éco-responsable, c’est aussi faire attention au choix de ses activités. Privilégiez les activités peu gourmandes en CO2 comme la marche à pied en pleine nature, les visites de ville à pied ou en transports en commun, la visite de musée, le canoë, le rafting… plutôt que des activités comme le karting, le ski nautique, les parcs d’attraction… L’écoresponsabilité concerne aussi la biodiversité. Évitez le cirque, les zoos, les parcs aquatiques avec des spectacles d’animaux les corridas, les attractions avec des félins ou des éléphants… La proposition de loi contre la maltraitance animale pourrait mettre fin à certaines pratiques comme les animaux sauvages dans les cirques itinérants et les cétacés dans les delphinariums d’ici 2024.

L’écoresponsabilité au bureau

S’il y a bien un endroit où chacun passe du temps, c’est le bureau ! Adopter un comportement éco-responsable en entreprise est donc fortement conseillé. Cela passe par plusieurs gestes simples à mettre en place :
  • Apportez votre tasse ou mug et votre cuillère à café au travail afin d’éviter les gobelets jetables et les touillettes
  • Préparez votre lunch box si vous n’avez pas de restaurant d’entreprise
  • Si vous mangez au restaurant d’entreprise, ne prenez que ce que vous allez manger afin de limiter le gaspillage alimentaire
  • Évitez d’imprimer au maximum
  • Limitez l’envoi de mails, surtout avec des pièces jointes (utilisez plutôt le téléphone ou une plateforme de communication interne si vous avez cette option)
  • Éteignez les lumières en sortant d’une pièce et les appareils en fin de journée
  • Limitez le chauffage et la climatisation
  • Si vous en avez la possibilité, pratiquez le télétravail un ou deux jours par semaine.

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